Promenade dans le bourg de La Chaise Dieu
La Configuration actuelle du bourg a pris forme après le grand incendie de 1426 qui le ravagea pendant trois jours. L’abbé Hugues de Chauvigny de Blot (1420-1465) aida financièrement les habitants à reconstruire mais exigea que les maisons traditionnellement en bois soient en pierre. On trouvait dans ce bourg à l’époque de la Renaissance des muletiers, des hoteliers, des scieurs, des bûcherons, des maçons, des ferratiers, des forgerons, des dentellières ainsi que de nombreux hommes de lois, baillis, notaires, juges, procureurs fiscaux, administrateurs, qui apportaient leur concours à l’Abbaye pour la gestion de ses dépendances.
La promenade débute au bas du grand escalier de l’Abbatiale Saint Robert, face à la fontaine, datée de 1609.
Faire le tour de la place dans le sens des aiguilles d’une montre :
• La demeure qui abrite la boutique d’artisanat « aux mains magiques » possède une façade renaissance très élégante. Remarquer en particulier la porte surmontée d’une accolade renversée et une très jolie baie devanture.
• La Galerie « L’atelier du peintre » s’est substituée depuis quelques années à la Pharmacie de Marc Rocher. Sur sa façade face au coiffeur, belles portes avec arcades et moulures. Marc Rocher a légué à son décès ses biens à la commune de La Chaise Dieu ce qui a permis la réalisation de la maison d’accueil pour personnes âgées située à l’entrée de la route de Malvières et Bonneval. Antérieurement, les personnes âgées étaient prises en charge dans un hospice alors situé dans les bâtiments abbatiaux qui séparent la Cour Lafayette de la place de l’écho, bâtiments qui à l’origine étaient dévolus au logement des moines et qui abritent aujourd’hui des salles municipales.
• La porte de la maison qui abrite le salon de coiffure est surmontée d’un fronton avec un cœur daté de 1814. Au dessus du premier étage, la croix témoigne de l’usage passé de cette maison comme presbytère.
• A droite du « Bar Tabac Loto Snack Journaux », se trouve une des demeures les plus remarquables de la place, en pierres jointoyées, caractérisée par une petite tour qui abrite un escalier en colimaçon éclairé par des petites fenêtres à accolades.
• Le « Petit Casino » occupe le rez-de-chaussée de la « maison de la Pome », bien rénovée. La vitrine de gauche est surmontée des armoiries de la famille de Fretat : d’azur, à deux roses d’or en chef et un croissant d’argent en pointe. Pierre de Fretat de Sarra fut abbé de La Chaise Dieu de 1585 à 1589 puis de 1595 à 1597. Sa famille possédait à proximité, sur la route de Brioude, les châteaux de l’Orme, de Boissieux et de Sarra. A droite, le commerce de « vins, fruits, légumes et fromages » occupe la maison dite « de l’Aigle », parce qu’elle avait appartenu au XV à Jean Baille, seigneur de Boissieux, dont les armes comportaient un aigle. Un de ses descendants, Louis Henri Bayle de Boissieux, sera Maréchal de camp, au service de la reine Marie-Antoinette.
Descendre vers la place du monument aux morts en empruntant la rue de la Côte.
• Il faut ici faire un effort d’imagination. Fermer les yeux et se représenter en lieu et place du monument aux morts, l’église des saints Vital-et-Agricole, appelée également Sainte Catherine, entourée de son cimetière. Cette église, paroisse de La Chaise Dieu jusqu’au XVIII siècle, transformée en halle au XIX, a été entièrement démolie vers 1930.
• A droite de la place se trouve la maison « de la cartonnerie ». Elle possède au dessus du premier étage une pietà dans une niche surmontée d’un dôme monumental. Le « carton » était autrefois une mesure pour les céréales d’une contenance d’environ 20 litres à usage fiscal.
• La Galerie « G » occupe sans doute ce qui était l’ancienne cure de l’église des saints Vital et Agricole.
• En descendant la rue de la côte à partir de la place de la fontaine, on retrouve la maison à la tourelle déjà évoquée avec une porte surmontée d’un encorbellement surmonté de belles fenêtres.
• Remarquer sur la maison suivante les fenêtres cannelées et une porte surmontée d’un écusson vierge.
• La maison suivante, avec perron, comporte une petite fenêtre avec accolade.
• Deux maisons plus loin remarquer au pied d’une porte à accolade une clé de voûte sculptée d’un lion dressé et d’une fleur de lys.
• De l’autre côté de la rue, une fontaine à la cuve octogonale qui se trouvait autrefois au sud de l’actuelle place, face à l’entrée de l’église des Saints Vital et Agricole.
• L’hôtel qui fait l’angle de la rue des casernes et de la rue de la côte est sans doute l’une des plus belles demeures de La Chaise Dieu. Elle a appartenu à la famille Myet de Bellinay qui donna à l’abbaye ses vicaires généraux successifs de 1572 à 1638. La façade est marquée par une grande et belle fenêtre de style classique.
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Revenir en arrière de quelques mètres pour tourner à droite dans la rue des casernes en passant sous un porche.
• Dans le mur à droite remarquer, derrière un arbre, une fenêtre et une porte condamnées. Elles sont surmontées d’armoiries composée de trois roses et de trois têtes, sans doute les armoiries de la famille Myet de Bellinay.•
Poursuivre et tourner à nouveau à gauche pour remonter le rue des casernes. En face d’un petit jardin se trouve une des belles maisons de La Chaise Dieu, très bien restaurée. Remarquer les deux portes surmontées l’une d’un as de pique et l’autre d’une fleur de lys. Au premier étage, admirer, à gauche une magnifique fenêtre géminée avec trois colonnes à chapiteaux décorés de feuilles d’acanthe et à droite une belle porte-fenêtre surmontée d’un arc avec deux mascarons latéraux.
• La milice qui a donné son nom à la rue des casernes était parait il cantonnée dans l’impasse Boute bœuf. Y noter à gauche le portail d’écurie surmonté d’un écusson muet et à droite en hauteur une tête de « gendarme » souriant.
• Les maisons qui terminent la rue des casernes sont sans doute parmi les plus vieilles de La Chaise Dieu. A gauche, remarquer successivement, le portail d’une ancienne écurie surmontée d’une magnifique fenêtre renaissance qui mériterait d’être sauvée et un peu plus loin, en hauteur, plusieurs fenêtres renaissance. A droite, d’abord une porte avec deux petites fenêtres jumelles, puis juste avant la rue Sainte Marie, une belle fenêtre plein cintre.
Tourner à droite dans la rue Sainte Marie, autrefois Notre Dame de Layre, du nom d’une des paroisses créées par le pape Clément VI.
• La maison qui fait face à la rue des casernes et angle avec la place de la fontaine présente encore une niche qui abritait autrefois une statue en bois représentant sans doute un pape car portant tiare et globe. L’entrée comporte deux escaliers à vis en pierre qui mènent à des appartements autrefois richement décorés.
• En face, la galerie d’art Les Tourelles occupe l’ancien bureau de tabac. En descendant la rue sur la droite belle maison à encorbellement. Dans le ruelle à droite qui suit, noter les consoles en pierre d’un ancien balcon. Après la ruelle, se trouve la « maison Laurent » qui comporte une tour et une entrée surmontée d’un fronton triangulaire, avec deux boules et un écusson, là encore sans armoirie. La famille Laurent faisait autrefois commerce d’un «miel extra de La Chaise Dieu – Casadei » que l’on peut encore trouver aujourd’hui au musée de l’historial.
• Sur le côté gauche de la rue, après quelques maisons banales, la dernière maison, avant la rue des fossés comporte une avancée de sa façade qui marque l’emplacement de l’ancienne muraille de la ville. Remarquer dans une niche, à l’abri d’un vitrage, une statue de vierge à l’enfant en bois polychrome. Une personne pieuse y dépose semble t’il un cierge tous les matins.
• Au-delà de la rue des fossés, à hauteur d’une fontaine hors d’usage, une boucherie, une boulangerie et l’hotel café restaurant des « sœurs Farget » , tous désaffectés témoignent de l’activité autrefois commerciale du quartier. Seul, le restaurant « Le Fougaou » entretient la flamme ! La rue Sainte Marie était autrefois la principale sortie sud de la ville en direction du quartier de Baniche, de Craponne et du Puy en Velay, elle se prolonge aujourd’hui par la route de Paulhaguet.
Tourner à droite dans la rue des fossés. Cet emplacement situé derrière l’ancien rempart de la ville était comme son nom l’indique occupé par un fossé.
• La suivre pour rejoindre le bas de la rue de la côte. Le parcours offre des vues agréables sur la clairière héritée du travail des moines autour de l’abbatiale. On peut y apercevoir le chemin de Brioude, le Domaine de l’Orme (petit plan d’eau) et celui de La Pénide, autrefois colonie de vacances et aujourd’hui centre équestre et gîte d’étape.
• Un peu avant la rue de la Côte , on longe sur la droite la « maison forte », avec ses remparts en crénaux, en assez mauvais état, mais qui laisse entrevoir de belles fenêtres.
• A l’angle de la rue des fossés et de la rue de la côte subsiste une des deux tours qui défendaient le portail ouest de la ville. On peut y voir deux meurtrières à coulevrine et la date de 1591 gravée sur une pierre. En remontant un peu la rue de la côte on remarque également de nouvelles meurtrières et la rainure de la herse. La maison suivante montre également de belles fenêtres.
Revenir en arrière pour prendre à droite la rue Fongibaud.
• L’entrée des chambres d’hôte de la Jacquerolle est constituée d’un beau portail en pierre.
Tourner à droite dans la rue Marchédial
• Son nom vient du latin « mercatus diarorium » qui signifie marché quotidien. C’est dans cette rue, près de l’église donc, que se vendaient , les volailles, les œufs, le beurre et les fruits et légumes de saison. A gauche, après le jardin, l’immense bâtisse était occupée autrefois par la brigade de la gendarmerie, située aujourd’hui rue Picasso. Elle possède une belle entrée surmontée d’un balcon.
• Faire une incursion dans l’impasse à gauche, il s’agit de la rue Sautechabre, pour aller admirer au fond à gauche un portail en pierre de style roman. Remarquer également le vieux chapiteau encastré dans un angle. Derrière ce portail ont habité les prêtres qui desservaient la chapelle du château de l’Orme.
• Revenir dans la rue Marchédial. En remontant cette rue, remarquer sure la gauche une porte surmontée d’un écusson sculpté avec un ange, les initiales IC comme Jésus-Christ, le tout au dessus d’une paire de ciseaux, emblème d’un tailleur.
• Juste après, belle porte aux montants sculptés pour une demeure dont seule reste la façade.
On débouche dans la rue Saint Esprit.
• Avant de l’emprunter sur la gauche, remarquer sur la droite, le portail de l’ancienne écurie de la « maison de la pome » et l’escalier qui donne accès à une cave que protège une tourelle en encorbellement.
• L’enseigne du Cardinal de Rohan de la première maison à gauche est sans doute usurpée puisque la « maison du Cardinal de Rohan » est en fait celle qui se situe à droite de l’escalier qui mène à l’abbatiale. Cette maison et celle qui lui fait face ont longtemps abrité l’école hotelière de La Chaise Dieu, située il y encore quelques années à proximité du Plan d’eau sur la route de Vichy et aujourd'hui fermée.
• La maison qui fait l’angle avec le passage de la Confrérie, à gauche, porte tout en haut à droite la date de 1797. Elle possède une belle entrée.
• On peut apercevoir au bout du passage sur la gauche une partie de la margelle du puits de la Confrérie.
• La confrérie des pénitents recouvrait au delà des activités religieuses un ensemble d’activités au service des habitants de la ville : processions, milice, corporations...elle aurait été active du XVII à la révolution.
• En revenant sur ses pas, s’attarder sur la maison qui fait angle à gauche avec la rue du Saint Esprit. Sur la façade côté passage remarquer une ancienne porte sous un arc roman et une fenêtre renaissance. Côté rue Saint Esprit, noter au dessus la porte d’entrée la date 1821 et les lettres M.S. Le Saint Esprit, à moins que ce ne soit plutôt la Trinité, est au-dessus de votre tête, portant la tiare, et tenant un Christ avec les bras en croix, le tout surmonté d’une colombe.
• La rue du Saint Esprit débouchait autrefois sur la muraille, elle ne comportait pas de portail à la différence de la rue de la Côte, de la rue Sainte Marie et de la rue Saint Martin.
Revenir sur ces pas et emprunter la première rue à gauche. Cette rue est bordée de belle maisons en pierre dont à gauche le collège de La Chaise Dieu. Elle débouche dans la rue des quatre rues pour atteindre la rue Saint Martin.
• La rue Saint Martin, récemment rénovée, et débarrassée du stationnement des automobiles offre aux voyageurs arrivant à La Chaise Dieu en provenance de Vichy, d’Issoire ou de Brioude une perspective de qualité sur les tours de l’Abbatiale.
• En se dirigeant vers l’Abbatiale, noter sur la droite, avant l’ancien café de Paris, à hauteur du premier étage deux « corbeaux » sculptés d’un mascaron et d’une fleur de lys ou d’un trèfle renversé.
• En face, du Café de Paris, remarquer une demeure à l’entrée constituée d’une porte ogivale surmontée d’une croix pattée, avec une rose en cœur et une aile sur le bras droit. L’imposte comporte un lion dressé que l’on retrouve en bas d’une des fenêtres, à l’envers. Il s’agit des armes de la famille d’Isserpens qui donna vicaire et aumônier à l’Abbaye.
• Sur la gauche, la rue de l’aumône mène aujourd’hui à la Cour Lafayette. C’est cette rue qui donnait autrefois accès à l’ensemble des bâtiments abbatiaux. Elle était bordé à gauche d’un hôpital, sorte d’hospice qui abritait les pèlerins, les malades les indigents, à l’entrée duquel on déposait les enfants abandonnés.
Cette promenade intra muros maintenant terminée vous pouvez l’emprunter pour aller découvrir :
• La cour Lafayette avec en partant de la gauche et dans le sens des aiguilles d’une montre, les anciennes écuries de l’abbaye, la Mairie qui arbore drapeaux français, européen et italien, en raison pour ce dernier du jumelage avec Frassinoro, ancienne dépendance italienne de La Chaise Dieu, les dortoirs des moines et la tour clémentine.
• Au-delà du passage sous les logements des moines, la place de l’écho dessert toujours en partant de la gauche, la salle de l’écho, un jardin potager, le jardin public, le cimetière communal (dans l’ancien potager), le prieuré des moines de la communauté Saint Jean, présents à La Chaise Dieu depuis 1984 (dans l’ancienne infirmerie) et l’hôtel restaurant de l’Echo (dans l’ancienne salle du chapitre).
• On accède au cloître, à la chapelle des pénitents (ancien refectoire) et à l’abbatiale en descendant quelques marches entre l’hôtel de l’écho et le musée de l’historial.
Bonnes découvertes !